Il y a peu de magasins dans ces rues, on peut aller de la Grande-Rue à la rue des Pommes par la rue Traversière dont le nom s'explique de lui-même.



La rue des Gayes ne sert guère qu'à ses riverains. Son nom viendrait, d'après Louis Lacrocq d'un nom patronymique, d'après A. Bichet de l'appellation locale (gayes) des eaux, boues et immondices dévalant de la pente sud vers le bas du quartier. Elle s'appelerait ainsi depuis le 17ème siècle. D'après Bonnafoux, la rue des Gayes s'appelait autrefois "Passage Saint Pardoux".
Coudert-Lavillatte, dans ses écrits "Vie de St Pardoux", a noté une tradition locale qu'il affirme "constante", d'après laquelle l'emplacement de la fontaine du monastère de Saint Pardoux aurait été "dans un caveau de la petite rue des Gayes, appartenant au sieur Baucheté, ancien serrurier, non loin de la place du Marché".


Emplacement de la fontaine aujourd'hui disparue ?

La fontaine, jaillissant à un peu moins de deux mètres au-dessous du sol de la rue, était "enfermée dans une maçonnerie ancienne" et la voûte contenait une niche.
Cette tradition sera contestée par le docteur Villard qui pense que la fontaine de St Pardoux et la fontaine Piquerelle sont les mêmes. La fontaine Piquerelle se situant en bas de la place du marché, au débouchement de la rue du Prat...

Le Dr Janicaud quand à lui, écrit en 1940, qu'il existe 3 fontaines de Saint Pardoux à Guéret ! La première dans la rue des Gayes qui serait la source de la fontaine Piquerelle ; la deuxième serait dans la cave de la maison Champneuf, à l'angle de la rue des Gayes et de la rue Traversière (photo ci-dessus) ; la troisième serait au hameau de Fressange. Ces fontaines guérissaient de la goutte et des ophtalmies...

Camille Laborde, écrit en 1941, que Mme Champneuf lui a fait visiter, en présence du Dr Janicaud, la première fontaine de St Pardoux, puis leur en a montré une seconde, qui se trouve également chez elle, dans une autre cave, à l'extrémité est de la rue des Gayes. Au dessus de cette deuxième fontaine est un corps de bâtiment, qui passe pour avoir été une chapelle, ce qui est fort possible : en effet, l'orientation de cet édifice est celle qu'exigent les canons, un plan du 17ème siècle montre que son extrémité orientale était arrondie en forme d'abside, forme qu'à gardé le caniveau de la rue Traversière...

Duval, lui aussi, situe cette fontaine dans une maison de la rue des Gayes, appartenant en 1941 à Mme Champneuf. Il appuie son opinion sur le témoignage de Coudert de Lavillatte qui affirmait avoir vu, dans un mur de cette maison, un reste de contrefort en pierre de taille, vestige probable d'un ancien édifice religieux... Cette fontaine existerait toujours (en 1941), elle se trouverait dans une cave voûtée à laquelle on accède du dehors par un escalier de pierre, au bas et à droite duquel elle se voit. C'est une cuve rectangulaire refaite en ciment ; deux marches de pierre permettaient d'y descendre.

Il serait intéressant de vérifier si ces 2 fontaines existent toujours dans les caves de cette maison à l'angle des 2 rues....

Sources : "Les rues et les places de Guéret" de Louis Lacrocq, Mémoires des Sciences Tomes 27 et 28, explication de Bernard Blot lors d'une visite de Guéret.