Provins, le 3 Novembre 1915

Chère Marie,
Je te fait réponse à ta lettre que j'ai reçu hier soir daté du 30 Octobre. Tu me dit que je mettait pas bien l'adresse ça m'éttonne. Tu me parle que tu voulais venir avec la femme Laruelle si j'avait cru ça je t'aurais écrit de venir mais maintenant je ne sait pas comment faire il faudrait que je voit Laruelle je ne sait pas le temps qu'on va resté à Provins. Tu peux voir Madame Laruelle, tu verra ce qu'elle te dira.
Pour moi je suit toujour à l'hôpital si je peut y rester encore 6 jours j'aurai une permission de 6 jours mais c'est pas sure.
Tu me dit que mon ami François DARRAU est mort. Je l'ai enttendu dire hier mais je voulait pas le croire. Je le regrette beaucoup. C'était le meilleur pour moi. Le soir du bombardement je l'ai vu dans la tranchée coucher sur son lit. Je lui ai parlé mais il ma pas répondu. Il ma prit la main et il ma fait voir que ça l'étouffé sur l'estomac. J'ai esayer de lui faire prendre un morceau de sucre trempé dans l'alcol de mente mais il y a pas eu moyen. J'aurait pas cru qu'il serait mort.
Pour moi j'ai échapper belle le 7 et le 19 et le 20. Il y en que pour une autre fois.
Je suit en bonne santé et je désire que ma lettre vous trouve tous de même.
Je ne voit plus grand chose à vous dire pour aujourd'hui.
Je termine ma lettre en vous embrassant de tout mon cœur.
Antoine.

Une seule chose je voudrait bien vous voir avant de retourner sur le front.