Tome 26 des Mémoires (1936) :

Mr R. CHATREIX expose des incidents de la période révolutionnaire à Saint-Maurice-La-Souterraine :

La famille Blanchard de Maffe était une vieille famille noble de Saint-Maurice. Elle est citée dans le Nobiliaire de Nadaud. Gédéon Blanchard de Maffe a été maire de la commune de 1816 à 1830.

Pendant la révolution, la famille Blanchard, dénoncée par le Comité de surveillance de Saint-Maurice (séance du 26 novembre 1793) comme "suspecte de si devant noble" et coupable "d'entretenir des correspondances avec les émigrés", fut arrêtée, puis emprisonnée à Guéret et à Blessac.

Profitant de l'absence forcée des propriétaires, le Comité de Saint-Maurice fit vendre aux enchères les "meubles, effets, grains, instruments aratoires... jusqu'aux bandes de fer des portes et contrevents" du château de Maffe.

Libérée quelques temps après par ordre de Verneret, représentant du peuple en mission, la dame Blanchard adressa, le 8 ventôse an 3, une plainte au Directoire du district de La Souterraine contre le Comité de Saint-Maurice. Les tribunaux furent saisis de l'affaire et plusieurs membres du Comités arrêtés (28 thermidor an 3).

Tome 37 des Mémoires (1969) :

Mr DELAUNAY, de la Société Bourbonnaise des Etudes locales, a envoyé une note sur le séjour, en Creuse, du conventionnel Vernerey, durant l'hiver 1794.

Vernerey séjourna 44 jours en Creuse et parcourut les sept districts. Accablé de sollicitations et de pétitions, assidu aux séances des sociétés populaires, il participa aux travaux des comités de surveillance.

Venant de Bourganeuf, il arriva à Aubusson le 16 ventôse, an 2. Le 19, à Felletin, il procéda aux épurations. Il trouva la population divisée par des rivalités personnelles et des passions partisanes. Les modérés avaient fait la loi à la société populaire, durant des mois.

Mr DELAUNAY, dans Notre Bourbonnais (4ème trimestre 1968), donne la suite de son article sur le séjour en Creuse du conventionnel Vernerey.

Il le montre, attendu par les populations creusoises, écoutant les suppliques, recueillant les pétitions, s'occupant du ravitaillement, adoucissant le régime des ex-nobles (hommes détenus dans les maisons Tourniol-Rateau, femmes détenues à Blessac) et quittant Guéret pour La Souterraine le 30 pluviose An 2.